Encore et toujours plus de camions et de projets routiers et autoroutiers à travers les Pyrénées, montagnes splendides si secrètes et si sauvages encore... Pourquoi s'acharner à vouloir recalibrer en force ses vallées en couloirs à camions, alors que les Alpes, aujourd'hui asphyxiées n'en veulent plus ?
Sur les 19 000 poids lourds qui ont traversé quotidiennement ces massifs en 1995, Il 000 ont franchi les Pyrénées, soit un taux d'accroissement annuel du trafic poids lourds de 8 % ; 16 % l'an dernier au Pays Basque, triplement voire quintuplement à l'horizon 2015-2020. C'est au nom de ces chiffres que doit être défigurée la vallée d'Aspe et bien d'autres vallées pyrénéennes : vallée du Salat, de l'Ariège, de la Haute Garonne, des Aldudes.
Plutôt que de chercher de véritables alternatives ferroviaires et maritimes au tout-camion, la plupart des responsables politiques manient pour pensée unique la surenchère autoroutière.
Prochainement en vallée d'Aspe, les travaux d'un nouveau tronçon routier de l'axe E7 doivent commencer, c'est la défiguration programmée de l'admirable vallon de Bedons qui abrite plusieurs villages et les seules terres plates de la vallée, c'est l'endiguement du gave d'Aspe dans sa seule zone d'expansion des crues, la destruction de sa rive et de sa ripisylve. Ce nouveau tronçon routier a été déclaré d'utilité publique par A. Juppé, alors Premier Ministre, foulant aux pieds l'avis défavorable de la commission d'enquête, l'avis de bon nombre d'habitants et des acteurs économiques locaux.
Le tunnel du Somport est creusé, mais sa vocation peut être modifiée si nous faisons échouer la réalisation de l'axe européen E7. L'essentiel est encore sauf et mérite qu'on le défende comme au 1" jour
A l'heure du développement durable, il n'est pas admissible qu'un projet routier volontairement surdimensionné pour attirer les poids lourds en transit de l'Europe, menace à terme, une des plus splendides vallées pyrénéennes, sa population locale, son potentiel touristique prometteur, son patrimoine naturel et exceptionnel, alors que la nouvelle loi d'orientation pour l'Aménagement durable du Territoire stipule que «les services de transport donnent la priorité au transport ferroviaire pour le transit international franchissant les Alpes et les Pyrénées». Au delà des mots, nous exigeons des actes
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